lundi 9 juillet 2012

Vote d'allégeance syndical dans l'industrie de la construction : la défaite de Lise Thériault

Après les "pelleteux" de nuages voici les "balayeux" de nuages

Nettoyer les syndicats ou l'Assemblée nationale?

Celle qui devait nettoyer l'industrie de la construction, mais qui voit plutôt « se nettoyer » les membres de sa classe politique, obligés de démissionner en raison des scandales successifs, en prend pour son rhume. Lise Thériault qui a tout mis en œuvre afin de diminuer la représentativité de la FTQ-Construction aura permis, par ses agissements, de mettre à jour son incapacité à gérer le monde du travail et en prime, la FTQ-Construction a augmenté son score de 1%. Thériault, par divers moyens, croyait faire s'écouler le vote des travailleurs de la construction en faveur de la FTQ-Construction: elle a complètement raté son coup. Incompétence, manque d'expérience, prétention, sourde aux réalités de l'industrie?  Charest ne pouvait choisir plus mauvaise ministre... l'a-t-il fait volontairement... la question se pose. De toute manière, les 70 000 travailleurs membres de la FTQ-Construction n'ont pas été dupes de toute une stratégie de manipulation politique facilement démontrable.

Mensonges, exagérations et magouilles

On se souviendra que lors de la commission parlementaire la ministre du Travail avait dénoncé des pratiques faussement imputées à la FTQ-Construction, dont notamment, la violence faite aux femmes. À peine le temps de vérifier les allégations de la ministre et l'on apprend que c'est un employeur qui avait frappé une femme et non un travailleur de la FTQ, quant à l'évacuation en ambulance de deux femmes œuvrant sur le chantier de la Romaine, il s'agit d'un événement forgé de toute pièce afin d'attaquer la réputation de la FTQ-Construction. Presque au même moment, en conférence de presse, des femmes sont venues affirmer qu'au contraire la FTQ-Construction leur venait en aide afin d'avoir accès aux chantiers de construction, puisque les mesures gouvernementales se révélaient inefficaces. Doit-on comprendre que la ministre Thériault mentait ou qu'elle était mal informée? Ce qui est évident, c’est qu'elle n'a jamais démenti ses propos, ne s'est jamais excusée d'avoir induit, l'Assemblée nationale et les citoyens, en erreur et d'avoir tenue des propos mensongers à l’endroit d’une association syndicale.

Afin d'avantager l'Ontario; Thériault détruit la formation professionnelle?

Dans un second temps, Thériault transfère 190 millions de dollars du Fonds de formation et du Plan de formation à la CCQ. On ne semble pas se rendre compte de la portée de ce geste irresponsable de la ministre. Le Fonds et le Plan ont été créés afin de permettre aux travailleurs et aux employeurs de l’industrie de la construction d'obtenir, tout au long de l'année, de la formation professionnelle de « top » niveau si un besoin se fait sentir, on n'a pas a attendre le prochain cours « qui se donnera... attendez un peu... je consulte le bottin de formation... dans 6 mois peut-être ». Au contraire, la formation s'organise immédiatement... le support à l'industrie ne peut se permettre de remettre à plus tard ce qui doit se faire aujourd'hui. Ce type de formation fait l'envie de tous les observateurs, autant sur le plan national qu'international et fait de notre main-d’œuvre l'une des plus compétentes au monde. Nivelons par le bas se dit sans doute la ministre et détruisons la formation professionnelle!

Et les 190 millions de dollars, elle les possédait en propre... un héritage peut-être? Une commandite... un souper? Thériault avait fait des petites économies? Mais non, elle a exproprié le Fonds et le Plan et a remis ces sommes à Madame Lemieux. 190 millions de dollars négociés dans le cadre d'une convention collective, 190 millions de $ qui ne lui appartiennent d’aucune façon et dont elle dispose selon ses caprices. Disparues, envolés l'argent, paralysé dans une administration incapable de réagir dans l'urgence parce que ce n'est pas son rôle. Le rôle de la CCQ en est un de gestion des orientations de la formation professionnelle et la planification de cours sur un échéancier à moyen ou long terme, pas pour du quotidien. Encore une fois, Thériault s'attaque à la productivité de l'industrie. Quel est son but? Le Québec exporte sa main-d’œuvre dans les autres provinces canadiennes et à travers de monde en raison de son extraordinaire compétence, en détruisant notre régime de formation professionnelle, on se rend vulnérable et on abolit des emplois. Pourquoi? Parce que ce qui souvent nous permet d'attirer de gros investisseurs tient dans la capacité de la main-d’œuvre du Québec d'exécuter les travaux mieux et plus rapidement qu’ailleurs dans le monde en raison sa compétence.

Nettoyer l'industrie... en gardant ses petits amis

Celle qui doit nettoyer l’industrie dépose aussi le projet de loi 35 portant le titre pompeux de : Loi visant à prévenir, combattre et sanctionner certaines pratiques frauduleuses dans l'industrie de la construction et apportant d'autres modifications à la Loi sur le bâtiment. La Loi est tellement bien fignolée qu'elle ne sert à rien, se révèle une vraie passoire et permet aux employeurs délinquants de persister dans leurs pratiques déloyales comme avant. Il est vrai que cette loi s'adressait aux employeurs. Il ne faut pas limiter la liberté de commerce... et avec qui les commercent les employeurs?

Dans les faits, il faudrait dire avec qui certains employeurs commercent, car à ce jours, l'industrie compte environ 30 000 employeurs. Dans l'immense majorité des cas, employeurs, travailleurs, associations syndicales ou d'employeurs entretiennent des relations de travail qui devrait faire l'envie de bon nombre de secteur d'activité économique. Si l'on prend en considération le nombre de salariés (165 000) et le nombre d'employeurs en y ajoutant tout le personnel nécessaire à faire rouler le secteur, il y a de quoi s'étonner sur le peu de difficultés que rencontre l'industrie.

Oublie-t-on volontairement d'indiquer que les bureaux d'ingénieur-conseil, de planificateurs de travaux et autres firmes mis en accusations ne font pas partie de l'industrie de la construction au sens de la Loi sur les relations du travail et que les syndicats n'ont pas de réelles relations avec elles?


Un bilan s'impose

Triste bilan que tout cela... mais l'équipe libérale est sauf au moins sur un point: aucune menace ne pèse sur elle en ce qui a trait à l'exode des cerveaux.

1 commentaire:

  1. J'aime beaucoup votre Blog et votre façon d'écrire. Je me sens mieux comprise tout à coup en vous lisant. Merci beaucoup pour vos articles.

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