mercredi 16 mai 2012

La ministre Thériault « Des soins de santé prioritaires pour ceux qui coûtent cher à la CSST»

Partie II

Le poids relatif d'un citoyen
Faisant suite à un article précédent, j'ai poussé plus avant l'analyse du projet de loi 60, déposé par la ministre du Travail, Lise Thériault, et du document de la CSST portant le titre de « Modernisation du régime de santé et de sécurité du travail. »

Dans le document sur la modernisation, produit par CSST, on peut y lire le passage suivant :

La CSST a initié un projet, en concertation avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) visant à réduire les délais de chirurgie. On en arriverait ainsi diminuer les risques de chronicité.

La CSST pourra toujours tenter de nous faire croire qu'elle lutte contre la chronicité, mais, dans les faits, elle lutte pour réduire ses coûts au détriment du reste de la population. Elle ne cesse de faire diverses tentatives pour se débarrasser de ces humains en difficulté, pour lesquelles elle n'a aucun respect, qui suite à une lésion professionnelle ne peuvent plus exercer leur ancien travail, et qui s’ « obstinent » à ne pas accepter un emploi « gardien de stationnement » ou de « pompiste. » Une étude de l'Institut de recherche en santé et sécurité du travail, l'Institut Robert Sauvé, avait démontré que le régime de réadaptation de la Commission était un échec. Depuis... rien... on n’en est encore au stade de l'échec. Or, fort d'un constat d'échec, incapable de venir en aide aux travailleurs et aux travailleuses handicapés en raison d'une lésion professionnelle, la meilleur chose à faire... c'est...

La connaissiez-vous celle-là...? Personnellement, de rendre plus rapide l'accès aux soins de santé, je ne peux m'y objecter, mais.... comment cela doit-il se concrétiser dans pratique de manière a ce qu'une personne accède plus rapidement à des soins de santé. Nous savons qu'il manque de ressource. Dans le même document la CSST avoue qu'il n'y a pas de deuxième ligne pour prendre charge des accidentés. Alors se pose la question : quelle est l'entente intervenue entre la CSST et le ministère de la Santé et des Services sociaux permettant de réduire les délais d'attente.

Donnons l'exemple suivant : nous avons quatre personnes qui sont en attente d'une intervention chirurgicale. Ajoutons, aux fins d'exemple, qu'il s'agit du même type de lésion, que ces personnes sont suivies par le même médecin et la salle d'opération est située dans le même centre hospitalier. La première personne est un accidenté du travail qui coûte de l'argent au régime, la seconde une personne recevant une prestation d'assurance, la troisième est bénéficiaire d'une prestation d'assurance-emploi et la troisième une personne retraitée. Dois-je comprendre que le régime de santé publique du Québec priorise la personne qui a droit à une indemnité de la CSST avant les autres? Dois-je comprendre qu'il y a moyen d'accélérer l'obtention de soins de santé en raison des coûts engendrés? Dois-je comprendre qu’en plus de désinvestir dans nos soins de santé, le gouvernement discrimine des groupes de populations? Sinon, la quasi-totalité de la population? Bien sûr que « non » rétorquera la CSST, mais il faut prendre connaissance de l'ensemble du document portant sur la « Modernisation » pour saisir toute l'ampleur du programme proposé. Doit-on aussi comprendre que selon cette interprétation, la chronicité n'existe pas pour un chômeur, un retraité, une personne qui subit un accident hors travail ou contracte une maladie? Si l'une de ces personnes devait faire face à une possible chronicité et bien malheur lui en fasse, car elle passera après, non pas celui qu'il faut aider, mais celui qui représente des coûts pour la CSST.

C'est pourtant ce que l'on doit comprendre du texte. Dans un monde sans cœur et sans âme, si vous ne coûtez rien, ou peu, au régime vous pouvez toujours attendre, tel est la conclusion à laquelle on en arrive. La ministre Thériault et la CSST priorisent cette politique qui ferait économiser 90 000 000 $ sur le dos de citoyens en attente de soins dispensés par un professionnel de la santé. Encore une fois, pourquoi ne pas plutôt investir dans les soins de santé afin que tout un chacun ait accès à des soins de santé? La réponse demeure tout aussi simple que la question!

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