Partie
II
Le poids relatif d'un citoyen |
Faisant
suite à un article précédent, j'ai poussé plus avant l'analyse du
projet de loi 60, déposé par la ministre du Travail, Lise
Thériault, et du document de la CSST portant le titre de
« Modernisation du régime de santé et de sécurité du
travail. »
Dans
le document sur la modernisation, produit par CSST, on peut y lire le
passage suivant :
La
CSST a initié un projet, en concertation avec le ministère de la
Santé et des Services sociaux (MSSS) visant à réduire les
délais de chirurgie. On en arriverait ainsi diminuer les risques
de chronicité.
La
CSST pourra toujours tenter de nous faire croire qu'elle lutte contre
la chronicité, mais, dans les faits, elle lutte pour réduire ses
coûts au détriment du reste de la population. Elle ne cesse de
faire diverses tentatives pour se débarrasser de ces humains en
difficulté, pour lesquelles elle n'a aucun respect, qui suite à une
lésion professionnelle ne peuvent plus exercer leur ancien travail,
et qui s’ « obstinent » à ne pas accepter un emploi
« gardien de stationnement » ou de « pompiste. »
Une étude de l'Institut de recherche en santé et sécurité du
travail, l'Institut Robert Sauvé, avait démontré que le régime de
réadaptation de la Commission était un échec. Depuis... rien... on
n’en est encore au stade de l'échec. Or, fort d'un constat
d'échec, incapable de venir en aide aux travailleurs et aux
travailleuses handicapés en raison d'une lésion professionnelle, la
meilleur chose à faire... c'est...
La
connaissiez-vous celle-là...? Personnellement, de rendre plus rapide
l'accès aux soins de santé, je ne peux m'y objecter, mais....
comment cela doit-il se concrétiser dans pratique de manière a ce
qu'une personne accède plus rapidement à des soins de santé. Nous
savons qu'il manque de ressource. Dans le même document la CSST
avoue qu'il n'y a pas de deuxième ligne pour prendre charge des
accidentés. Alors se pose la question : quelle est l'entente
intervenue entre la CSST et le ministère de la Santé et des
Services sociaux permettant de réduire les délais d'attente.
Donnons
l'exemple suivant : nous avons quatre personnes qui sont en
attente d'une intervention chirurgicale. Ajoutons, aux fins
d'exemple, qu'il s'agit du même type de lésion, que ces personnes
sont suivies par le même médecin et la salle d'opération est
située dans le même centre hospitalier. La première personne est
un accidenté du travail qui coûte de l'argent au régime, la
seconde une personne recevant une prestation d'assurance, la
troisième est bénéficiaire d'une prestation d'assurance-emploi et
la troisième une personne retraitée. Dois-je comprendre que le
régime de santé publique du Québec priorise la personne qui a
droit à une indemnité de la CSST avant les autres? Dois-je
comprendre qu'il y a moyen d'accélérer l'obtention de soins de
santé en raison des coûts engendrés? Dois-je comprendre qu’en
plus de désinvestir dans nos soins de santé, le gouvernement
discrimine des groupes de populations? Sinon, la quasi-totalité de
la population? Bien sûr que « non » rétorquera la CSST,
mais il faut prendre connaissance de l'ensemble du document portant
sur la « Modernisation » pour saisir toute l'ampleur du
programme proposé. Doit-on aussi comprendre que selon cette
interprétation, la chronicité n'existe pas pour un chômeur, un
retraité, une personne qui subit un accident hors travail ou
contracte une maladie? Si l'une de ces personnes devait faire face à
une possible chronicité et bien malheur lui en fasse, car elle
passera après, non pas celui qu'il faut aider, mais celui qui
représente des coûts pour la CSST.
C'est
pourtant ce que l'on doit comprendre du texte. Dans un monde sans
cœur et sans âme, si vous ne coûtez
rien, ou peu, au régime vous pouvez toujours attendre, tel est la
conclusion à laquelle on en arrive. La ministre Thériault et la
CSST priorisent cette politique qui ferait économiser 90 000 000 $
sur le dos de citoyens en attente de soins dispensés par un
professionnel de la santé. Encore une fois, pourquoi ne pas plutôt
investir dans les soins de santé afin que tout un chacun ait accès
à des soins de santé? La réponse demeure tout aussi simple que la
question!
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