samedi 26 mai 2012

L'avenir est à eux, camarade!

 Pacifisme? Je n'ai pas toujours envie de bêler avec les loups (Jean Rostand)

Prétendre que le seul problème qui préoccupe les citoyens du Québec réside dans l'unique question entourant les frais de scolarité ne tient plus. D'ailleurs cette explication a-t-elle déjà tenu? Bien sûr que non. On aura pu croire, un moment, que nous vivions dans un monde clos et qu'ainsi, chaque cas soumit à l'attention du public, se retrouvait dans un compartiment étanche. Pourtant nous savons qu'une telle perception de la réalité sociale est erronée. Bien sûr, le gouvernement a intérêt, de manière a tempérer le climat politique, a présenter des cas d'espèce et de démontrer que l'action gouvernementale se préoccupe singulièrement de chaque question qui lui est soumise. Dans les faits, il en va tout autrement. Notre problème est global.

S'il est vrai que la colère étudiante a servi de révélateur de l'émergence d'une rupture entre le pouvoir et la population du Québec, au printemps 2012, on ne peut ignorer que cette rupture est l'aboutissement d'un grand nombre de révélations portant à caution sur le gouvernement et plus généralement sur le monde politique. Il n'y a pas un seul accroc à la face du politique, il y en a ne multitude qui, en ce printemps, se révèle au grand jour. La simultanéité de ces révélations ne peut que déboucher sur un besoin de changement, mais par n'importe lequel. Il n'y a pas plus dangereux que le changement pour le changement.

Voilà pourquoi, alors que l'on croyait que les citoyens du Québec vivaient, au quotidien, confortablement installé dans l'abrutissement et l'aliénation engendrée par la société de consommation, à la fois étouffante et enivrante, on sonne le rappel. Que nos ministres et députés libéraux favorisent la manifestions « des casseroles » par rapport aux manifestations « de la rue » est aussi des plus révélateurs. Il prétendent naïvement que « les casseroles » sont moins violentes que « la rue », mais fondamentalement, les deux types de manifestations procèdent du même écœurement du monde politique.


La théorie de la rupture générationnelle : un manque évident de vision historique

Bonne nouvelle cependant, l'humanité vient de faire un grand pas en avant: on reconnaît le conflit des générations. De « Totem et tabou » de Freud sur le possible banquet cannibale et la mort du père au de roman médiéval ou Agrain le Brun fustige les jeunes chevaliers de la table Ronde, de Socrate accusé de corrompre la jeunesse à Jim Morisson qui chantait « 5 to 1 » et déclarait : « We Want the World and We Want It Now! » rien n'a changé. Il n'y a pas eu de mutation biologique et le monde est demeuré le même. Mais bon nombre de nos grands penseurs, eux, s'interrogent sur le devenir de la jeunesse et le fait qu'elle soit vivante. « J'me tire à terre! » D'interpréter ce qui de tout temps est le lot de l'affirmation de l'adolescence et le confondre avec les aspirations de la jeunesse, il y a un monde. D'affirmer de plus, que les aspirations de la jeunesse portant sur la liberté d'expression et d'opinion, la liberté d'association, le droit à l'instruction publique gratuite jusqu'au niveau universitaire, des soins de santé gratuits, de la préservation de l'environnement et autre, en quoi, ces aspirations ne sont pas aussi celles d'une grande partie de la population peut importe l'âge. Affirmer le contraire tiendrait d'un manque évident de perspective historique. Ne s'agit-il pas d'une longue liste de revendications qui prévaut depuis des siècles et bon nombre de nos ancêtres ne sont-ils pas morts pour que nous puissions en bénéficier aujourd'hui? Sont-ils mort en vain? Il ne s'agit pas ici d'un discours tenu par nos contemporains, l'ensemble de la pensée, aussi longtemps que l'on puisse retourner en arrière en fait état. Il me paraît toujours étonnant d'entendre nombre de commentateurs prétendre que nous faisons face à de nouvelles réalités quand, dans les faits, surtout en ce qui se vit présentement au Québec, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Comment se fait-il alors que nos gouvernants n'ont rien compris? Ne savent-ils pas de quelle manière mettre fin à ce qu'ils qualifient de « crise »? L'histoire n'aura donc servi à rien?

Administrer le Québec, ce n'est pas de faire de la politique à des fins partisanes ou de faire de bonnes affaires. 8 millions de québécois sont en quête d'administrateurs compétents, brillants, revendicateurs, de bons négociateurs et aptes à mobiliser la population autour d'un projet commun. Notre gouvernement est trop bête pour voir que cette relève de qualité est aujourd'hui membre de la FEUQ, de la FECQ ou de la CLASSE.

1 commentaire:

  1. Les gens ne sont pas dupes.

    Tous ceux qui ont suivi attentivement les actions prises par le gouvernement libéral depuis son refus malgré la demande unanime de la population pour la tenue d’une commission d’enquête sur la construction (financement des partis politiques, enveloppes brunes …), depuis l’adoption de la loi réformant l’industrie de la construction ( chasse aux sorcières dans le domaine du placement syndical, appropriation d’un organisme paritaire qui a su maintenir la sérénité pendant plus de 35 ans dans une industrie réputée musclée alors que le dit organisme avait su si bien servir le Québec dans l’instauration de la lutte contre le travail au noir … et maintenant la prise en otage de l’économie montréalaise dans le conflit étudiant qui reçoit une couverture mondiale; tous ces gens ne sont pas dupes.

    Le parti libéral cherche à tout prix à mettre en place une campagne électorale dans un environnement référendaire (nous les bons, eux les méchants, votez pour les bons …) Il affute et raffine ses discours qui bien sûr tiennent la route et sont accrocheurs. La population n’est pas dupe, elle n’entend plus le discours tenu sur un problème créé de toute pièce par celui qui recherche uniquement une tribune pour en discourir.

    Ce parti politique manipule la population du Québec, son assemblée nationale et ses institutions à des fins purement partisanes qui sont de mettre en place un climat favorable à sa réélection.

    Charest prend la population en otage à des fins purement partisanes!

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