samedi 21 avril 2012

Qu’est-ce que la violence : une réponse à Jean Charest et Line Beauchamp

On aura entendu le premier ministre du Québec, monsieur Jean Charest, et la ministre de l'Éducation, madame Line Beauchamp, demandaien, hier et aujourd'hui encore, aux associations étudiantes de se dissocier et de condamner les actes de violence qui « auraient été commis par les étudiants ». Venant de ce gouvernement au prise avec le pire bilan quant à l'évaluation de son « éthique » et de sa « moralité publique» il y a de quoi rire. Nous connaissons ce genre de pratique, qui a cours dans les cas de négociations de mauvaise foi. À titre d'exemple, j'invite le lecteur à suivre Madame Diane Lemieux, actuelle présidente de la Commission de la construction du Québec et ex-ministre du Travail, dans le cadre de l'exposition publique de son « moi profond » et de « ses états d'âmes » dans le cadre du renouvellement de la convention collective de ses employés et de ses relations avec l’industrie. En ce domaine, elle est experte. D'ailleurs suite aux propos démagogiques et aux menaces proférées à l'endroit de Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Construction, son employée, l'inutile ministre du Travail, déclarait aujourd'hui qu'elle n'interviendrait pas. En conclusion : il y a des formes de violence qui sont permises et d'autres pas. Comme quoi, en politique : « Rien ne se perd, rien ne se crée et rien ne se transforme ». Charest et Beauchamp remettent au goût du jour le « péché originel ». On est coupable de l'acte des autres. Il faut baisser la tête, courber l'échine et se culpabiliser. On ne sait ni pourquoi, ni pour qui, mais il faut le faire... On croyait pourtant s'en être sorti de ce système d'exploitation.

Pour en revenir plus particulièrement à la question de la CLASSE, je prétends plutôt que cette association c'est largement acquittée du lourd mandat que lui impose le gouvernement Charest. En effet, tous ceux qui ont assisté à la manifestation de samedi dernier, à Montréal (14 avril 2012), pourront témoigner que la CLASSE a dénoncé et s'est dissocié de toute forme de violence
s'exprimant dans notre société. La CLASSE à notamment dénoncé :
  • La violence faite aux retraités;
  • La violence faite aux travailleurs et aux travailleuses lors de fermeture d'usine;
  • La violence faite aux femmes;
  • La violence engendrée par des politiques néo-libérales qui appauvrissent de grands pans de notre société;
  • La violence engendrée par le dépérissement de l'État et de nos institutions démocratiques;
  • La violence engendrée par la paupérisation;
  • Et j'en passe;

Je crois, au contraire de monsieur Charest et de Madame Beauchamp, que la CLASSE a vivement dénoncé la violence. Mais, peut-être s'agissait-il d'une violence plus hypocrite, plus larvée, plus démocratique puisqu'il y en a pour tout le monde.

Max Weber disait «  L'État possède le monopole légitime de la violence ». Cette déclaration demeure aussi pertinente aujourd'hui qu'à l'époque.

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