On aura entendu le premier ministre du Québec, monsieur Jean Charest,
et la ministre de l'Éducation, madame Line Beauchamp, demandaien, hier
et aujourd'hui encore, aux associations étudiantes de se dissocier et de
condamner les actes de violence qui « auraient été commis par les
étudiants ». Venant de ce gouvernement au prise avec le pire bilan quant
à l'évaluation de son « éthique » et de sa « moralité publique» il y a
de quoi rire. Nous connaissons ce genre de pratique, qui a cours dans
les cas de négociations de mauvaise foi. À titre d'exemple, j'invite le
lecteur à suivre Madame Diane Lemieux, actuelle présidente de la
Commission de la construction du Québec et ex-ministre du Travail, dans
le cadre de l'exposition publique de son « moi profond » et de « ses
états d'âmes » dans le cadre du renouvellement de la convention
collective de ses employés et de ses relations avec l’industrie. En ce
domaine, elle est experte. D'ailleurs suite aux propos démagogiques et
aux menaces proférées à l'endroit de Yves Ouellet, directeur général de
la FTQ-Construction, son employée, l'inutile ministre du Travail,
déclarait aujourd'hui qu'elle n'interviendrait pas. En conclusion : il y
a des formes de violence qui sont permises et d'autres pas. Comme quoi,
en politique : « Rien ne se perd, rien ne se crée et rien ne se
transforme ». Charest et Beauchamp remettent au goût du jour le « péché
originel ». On est coupable de l'acte des autres. Il faut baisser la
tête, courber l'échine et se culpabiliser. On ne sait ni pourquoi, ni
pour qui, mais il faut le faire... On croyait pourtant s'en être sorti
de ce système d'exploitation.
Pour en revenir plus
particulièrement à la question de la CLASSE, je prétends plutôt que
cette association c'est largement acquittée du lourd mandat que lui
impose le gouvernement Charest. En effet, tous ceux qui ont assisté à la
manifestation de samedi dernier, à Montréal (14 avril 2012), pourront
témoigner que la CLASSE a dénoncé et s'est dissocié de toute forme de
violence
s'exprimant dans notre société. La CLASSE à notamment dénoncé :
- La violence faite aux retraités;
- La violence faite aux travailleurs et aux travailleuses lors de fermeture d'usine;
- La violence faite aux femmes;
- La violence engendrée par des politiques néo-libérales qui appauvrissent de grands pans de notre société;
- La violence engendrée par le dépérissement de l'État et de nos institutions démocratiques;
- La violence engendrée par la paupérisation;
- Et j'en passe;
Je
crois, au contraire de monsieur Charest et de Madame Beauchamp, que la
CLASSE a vivement dénoncé la violence. Mais, peut-être s'agissait-il
d'une violence plus hypocrite, plus larvée, plus démocratique puisqu'il y
en a pour tout le monde.
Max Weber disait « L'État
possède le monopole légitime de la violence ». Cette déclaration demeure
aussi pertinente aujourd'hui qu'à l'époque.
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